[Intérim] Bilan de fin de mission et moral à zéro
C'est aujourd'hui qu'à pris fin ma mission et j'ai un sentiment amer sur ces deux mois passés.
Il se trouve que chaque intérimaire a été convoqué par la responsable pour un bilan. Dans ce service, nous sommes trois: Katia, Eric et moi-même. Les deux premiers ont été reçus individuellement dans son bureau dans la matinée. Quant à moi, elle m'a reçu dans la dernière demi-heure, histoire de bien finir en apothéose.
J'ignore ce qu'elle a dit à Katia et Eric, mais je suppose qu'ils ont eu un retour positif de leur travail.
Pour ma part, voici une synthèse dudit bilan:
1/ Si l'on ne m'a pas mise en réception d'appels (alors que c'était l'objectif initial) mais seulement sur le traitement des dossiers*, c'est parce que je n'ai pas le profil pour assumer le poste.
2/ Selon ma responsable, elle estime que je suis:
- obstinée,
- trop compliquée dans ma tête pour ne pas intégrer les explications qu'on me fournit,
- ne sachant pas faire preuve d'écoute active.
3/ Elle ne renie pas pour autant que je sois une bosseuse avec beaucoup de bonne volonté.
4/ Elle insiste sur le fait que ce bilan est loin d'être négatif, que je dois apprendre à aller à l'essentiel dans ma façon de travailler. Qu'elle préfère être franche afin que j'en tire profit pour la suite, car c'est un conseil et non une critique.
5/ Elle ajoute également que je dois tempérer mon stress, adopter la zen attitude. Que la vie est belle et que je dois positiver.
Comment vous dire ce que je ressens, ce qui se passe à l'intérieur de moi lorsqu'elle me balance ça, à une demie-heure de la fin ?
D'ailleurs, souhaitant éviter que ça se finisse plus mal que ça ne l'est déjà, j'opte pour l'attitude "encaisse et acquièce à ce qu'elle dit". Alors oui, c'est une marque de faiblesse de "s'écraser", et avec le temps j'ai appris qu'il vaut mieux agir ainsi que de gonfler le ballon de frustation intérieur en tentant (vainement) de se défendre.
En ressortant du service, je me dirige aux toilettes. Les larmes me montent aux yeux. Oui, pour la première fois, un responsable de service réussit à me faire pleurer. Ce bilan qu'elle dresse sur moi, comme un juge qui liste les actes repprochés à un accusé, me fait mal. Intérieurement et profondément.
Sur le chemin du retour, je repense à tout ça. Je me ressasse chaque parole et je finis par me demander si je suis faite pour quelque chose. Il y a t-il un job qui corresponde à ma façon d'être et de faire ? Ou dois-je arrêter et y mettre un terme ? Plus les heures passent, plus mon esprit travaille et se met à tergiverser dans les méandres de la mélancolie.
Parfois même, je songe à ce qu'aurait dit un avocat face à ma juge pour expliquer pourquoi j'ai été orientée sur les dossiers et pourquoi ma logique intellectuelle semble décalée. Sans oublier que oui, je suis peut-être pas faite pour assumer pleinement le poste, que je m'emcombre inutilement à remplir mon cahier de notes inutiles qui font "perdre du temps".
Pourtant, et ce jusqu'à cette après-midi 16H45, j'étais à jour dans les dossiers de retours et pas une annulation à traiter ne traînait sur le bureau. Parceque c'était mon objectif: partir en laissant le moins de travail en surplus aux collègues.
(à cause d'un contre-temps, ils auront quelques dossiers à s'occuper, n'ayant pu tout épurer ).
Alors je ne sais plus ce que je dois penser de moi: sur le plan personnel et professionnel.
Me remettre en question ? Je ne fais quasi que ça, et je ne vois pas la lueur au bout du tunnel. C'est sans cesse pareil: je suis dans l'incapacité de savoir rééllement ce que je vaux et surtout quelle direction choisir. Laquelle est la bonne ? Laquelle je dois éviter ?
Mais il y a une chose dont je suis sûre: mon moral est à zéro
* pour l'annulation de commandes & les retours unitaires sous motif "erreur commande client", "service différé long" et "quantité en moins".